Cela fait des années que cela se
passe comme cela et d’un gouvernement à l’autre rien n’est fait ! Si l’on se
réfère aux chiffres de 2007 (car bizarrement aucune analyse globale n’a été
portée depuis, ces chiffres ayant servis de base à la réforme des Université
sous la Présidence de Nicolas Sarkozy) on constate que sur 154364 entrants en
premières années de L1, 61745 arrivent en L2 (soit 39.99%), desquels ne restent
que 41678 étudiants qui arrivent en L3 (soit 26,99%), il ne reste que 73% des
ces étudiants en L3 qui entrent en Master soit 30425 étudiant, ce qui nous mène
à un taux d’échec de 80,29%. Que d’argent public dépensé pour rien, quand des
filières professionnelles manquent d’étudiants ! Les seuls chiffres partiels
connus depuis indiquent que 57% des bacheliers entrés en 2010 en 1ère
année de licence ne sont pas passés directement en deuxième année de licence à
la rentrée 2011 : 25,5% ont redoublé la L1, 28,4% sont sortis de l’université
mais n’ont pas forcément abandonné les études supérieures (réorientation vers
une STS, une école paramédicale ou sociale), 3,1% ont changé d’orientation dans
l’université (inscription en DUT ou dans un diplôme d’université).
Alors quelles sont les pistes évoquées par la nouvelle Ministre en
charge de l’Enseignement Supérieur Geneviève Fioraso ?
Quand 3 étudiant sur 10
abandonnent dans les premiers mois de leur première année d’université, elle
invoque le renforcement du plan "Réussite en Licence" lancé par le
précédent gouvernement en 2007 qui coûte 730 millions d’euros par an alors que
le taux de réussite n’a cessé de baisser depuis de 3% par an en moyenne. Face
aux filières sélectives qui croulent sous les demandes quand d’autres manquent
d’étudiants, la ministre propose de mettre en passe des passerelles pour ne
plus travailler en silo et diversifier les parcours. Et quand à donner les
moyens aux étudiant de mieux savoir où s’inscrire en faculté comme en
Angleterre ou en Allemagne qui indiquent clairement le taux de réussite de
chaque facs (qualité de l’équipe pédagogique, taux de passage en deuxième
année, valeurs des enseignants), là on se heurte au mur de la prétendue égalité
dans la réussite éducative et on écarte net tout outil d’évaluation qui serait
rendu public, bien que connu des académies et du Ministère.
A quand les bonnes questions pour la bonne réforme ?
Pourquoi la Ministre ne
tape t-elle pas du point sur la table ? Livrer les taux de réussite par facs
n’aiderait-il pas les étudiant à mieux choisir leur université pour augmenter
les taux de réussite sans réforme coûteuse ? Restreindre l’accès aux filière
bouchées ne rendrait-il pas service aux étudiant ?
Trois points essentiels de cet
échec massivement organisé doivent être mis d’urgence sur la table :
Les bacheliers n’ont pas le niveau. Le succès en licence ne
pourra être assuré que lorsque les étudiants entrants à l’Université seront
habitués à travailler et préparés aux exigences de l’enseignement supérieur. Au
lieu de ça, de plus en plus de personnes obtiennent le bac, sans exiger d’eux
la moindre rigueur ni même la moyenne. En 10 ans, le nombre de bacheliers avec
mention a doublé alors qu’on n’a constaté une évolution allant vers la
dégradation des connaissances requises qui mène à une baisse moyenne du niveau
des lycéens.
La faute à l’absence de sélection. L’échec est en grande
partie explicable par l’absence de sélection à l’entrée à l’université. Les
filières post-bac étant sélectives à l’entrée, il y a un vrai problème
d’orientation, puisque la majorité des étudiants de L1/L2 qui sont là, y sont
par défaut. Pour mesurer ces inscriptions par défaut, il faut enquêter les
étudiants de L1.
Traiter l’insuffisance de travail
et absentéisme aux cours. La réussite des étudiants en licence doit être
corrélée aux moyens qu’ils se donnent pour réussir. La majorité des étudiants
en L1 et L2 ne travaille pas suffisamment pour réussir, voire ne travaille pas
du tout (même si on leur donne les outils pour le faire). Il ne suffit pas de
regarder le nombre d’inscriptions à l’université et de mettre ça en regard du
succès aux examens, nombre d’étudiants sont là parce que « c’est chauffé et y’a
de la lumière ». Même la présence aux examens n’est pas significative, on y
retrouve nombre d’étudiants qu’on ne voit jamais en cours et TD. Il faut
calculer un taux de réussite pondéré par l’assiduité et cesser de colporter
qu’à l’université on peut réussir sans rien faire, parce que c’est faux.
On peut toutefois considérer
que l’enseignant est au cœur du processus de validation des connaissances
et des savoir-faire : c’est l’enseignant qui note ! C’est lui qui fixe les
exigences ! C’est lui qui fixe les notes en fonction de « son paquet de copies
». Les mauvais taux de réussite observés témoignent peut être que les universitaires
résistent un peu face à l’abaissement du niveau qui résulte de la
déconsidération des universités dans l’orientation des lycéens, ce qui
expliquerait que le taux de réussite ne cesse de baisser, les enseignants eux
ne baissant en rien leurs exigences. Mais il ne faut pas oublier que ces taux
résultent aussi tout simplement du fait qu’une bonne partie du public de
licence ne se présente même pas aux examens. Autrement dit, il serait erroné de
croire, au vu des chiffres apparents d’échec, que l’évaluation est vraiment
très exigeante.
Quoi qu’il arrive, ce n’est pas
aux enseignants de faire le travail de maintien du niveau mais au Ministère de
changer d’idéologie en arrêtant de faire croire que tout le monde peut réussir.
Car au delà des disparités (il est vrai) résultant naturellement de la classe
sociale dont sont issus les étudiants (ceux qui travaillent à coté pour
financer leurs études ayant moins de temps pour étudier), il serait temps de
sélectionner à l’entrée pour permettre aux enseignants de se consacrer plus à
chaque étudiant ; de permettre de mettre plus de moyens vers les étudiants
issus de familles modestes afin qu’ils n’aient plus à travailler à coté et leur
permettre de se consacrer pleinement à leurs études ; pour orienter les jeunes
n’ayant pas le niveau vers des filières plus techniques, mesure qui aura pour
bénéfice de permettre à plus de jeunes de trouver un emploi et réduire ainsi le
chômage qui les touchent… A la fin 2012, le chômage des moins de 25 ans ayant
atteint le pic historique de 25,7%. Bref ce sont là des mesures faciles à
mettre en place, peu coûteuse et qui seront efficaces !
Pour les Jeunes Démocrates 54
Yohan DRIAN
Secrétaire Fédéral JDEM 54
Pour les Jeunes Démocrates 54
Yohan DRIAN
Secrétaire Fédéral JDEM 54